Je ne sais pas si les journées mondiales servent à quelque chose. En tout cas, j’avais lu sur les réseaux sociaux que le 15 octobre était la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal; en même temps d’ailleurs que la journée internationale des fossiles ou la journée mondiale du lavage des mains… A vrai dire, je ne me sens pas excessivement concernée par cette journée. Si j’ai bien fait 4 fausses couches, je n’ai pas vraiment le sentiment d’avoir vécu des deuils périnataux. Un deuil pour moi, c’est de perdre un « vrai » bébé et même si deuil d’une grossesse il y a au moment de la fausse couche, je n’ai pas, je crois, eu de deuil d’un enfant existant ou imaginé à faire. Cependant, je ne peux pas le nier, ces épreuves m’ont impactée et ont de conséquences sérieuses à mon sens sur ma façon de vivre cette dernière grossesse.
Je suis une femme. Je suis mère de 2 filles. Je suis au quotidien inquiète pour leur avenir. Je leur dis chaque jour qu’elles sont fortes, intelligentes, courageuses, qu’elles peuvent tout faire comme les garçons, du foot si elles le veulent mais aussi de la danse, que leur horizon n’est pas limité par ce que la société leur dit de faire. C’est important pour moi que plus tard, elles puissent s’épanouir dans ce qui leur plaît avant tout. C’est important pour moi que les femmes continuent à lutter pour faire avancer les causes qui les touchent avant tout.
Alors, aujourd’hui, pour cette journée internationale des droits des femmes 2018, j’ai eu envie de vous parler de femmes inspirantes ou d’associations qui se battent pour des causes féminines ou touchant essentiellement les femmes. Parce que se battre pour l’égalité salariale, c’est bien, mais (malheureusement), il y a tant de causes à faire avancer. Pour nos filles, pour nous aussi
Il y a seulement un an, je croyais que l’infertilité, c’était chez les autres. Je nous pensais « immunisés », avec nos 2 enfants en 19 mois. Et puis, de fausse couche en fausse couche, d’analyses en mauvais résultats, j’ai appris que l’infertilité secondaire s’était invitée dans nos vies.
Tout le monde sait ce qu’est l’infertilité, mais l’infertilité secondaire est un peu plus complexe. Certains couples, comme nous, n’ont aucun problème pour avoir un premier enfant, et tout simplement « n’y arrivent plus » quand l’envie d’avoir le second ou le petit dernier se fait sentir. Parfois il n’y a pas d’explication médicale, souvent, bien plus souvent qu’on le croit, l’âge est responsable.
Il y a des habitudes que j’aimerais ne pas avoir. Par exemple, celle de savoir à quelle heure aller au laboratoire d’analyses pour ne pas attendre trop longtemps. Ou celle de connaître à l’avance le fait que la dame me dira gentiment qu’elle fait passer mes analyses en urgence, avec un petit coup d’oeil complice et compatissant. Il y a aussi l’habitude d’avoir le numéro du labo qui s’affiche sur mon téléphone, alors que je n’ai pas reçu les résultats. Ils m’appellent toujours pour m’annoncer la mauvaise nouvelle de vive voix, un peu comme si c’était plus facile, peut être pour eux, ou pour moi, je ne sais pas.
C’est fou comme les intuitions sont parfois puisantes. Depuis bientôt un an, je vivais avec l’intuition au ventre du « quelque chose qui cloche ». Il y aura eu une première fausse couche avec des tonnes de complications, une seconde, bien plus facile. Et puis ma demande de faire quelques examens. Au fond de moi, je savais bien que quelque chose n’allait pas. Je ne me doutais pas non plus que les examens seraient si mauvais. Quand on commence à rentrer dans le cercle de la médicalisation, on apprend des mots compliqués, des taux, normaux ou pas, ce qui se soigne, ou pas. Moi ce que j’ai ne semble pas se soigner. Je suis vieille, dedans en tout cas.