C’est fou comme les intuitions sont parfois puisantes. Depuis bientôt un an, je vivais avec l’intuition au ventre du « quelque chose qui cloche ». Il y aura eu une première fausse couche avec des tonnes de complications, une seconde, bien plus facile. Et puis ma demande de faire quelques examens. Au fond de moi, je savais bien que quelque chose n’allait pas. Je ne me doutais pas non plus que les examens seraient si mauvais. Quand on commence à rentrer dans le cercle de la médicalisation, on apprend des mots compliqués, des taux, normaux ou pas, ce qui se soigne, ou pas. Moi ce que j’ai ne semble pas se soigner. Je suis vieille, dedans en tout cas.
C’est ce qui me fait le plus mal. Se dire qu’aujourd’hui, à 35 ans, bientôt 36, mes ovaires sont à bout de souffle. Que si je retombe enceinte un jour, mes chances de fausses couches sont bien plus augmentées que celles de n’importe quelle femme de mon âge. Me dire que dans quelques années, 4 ou 5, peut-être plus, je serai probablement dans la case de « vieilles ménopausées ». Pourtant, je me pensais jeune, 35 ans après tout, ce n’est pas grand chose.
Ce sont des mots qui sont durs à encaisser. C’est aussi devoir apprendre qu’on ne contrôle rien et qu’on doit être heureux malgré tout, même si la vie rend les choses si difficiles un peu trop souvent.
A chaque consultation médicale, je dois dire que j’ai un peu honte, j’ai peur de ne pas être légitime dans mes envies d’enfant, alors que j’en ai 2 à la maison. Pourtant, si je pouvais avaler une pilule pour m’ôter ce désir viscéral, je le ferais sans aucune hésitation.
Alors, chaque jour, si on essaie de penser à autre chose, de vivre pour autre chose, on se surprend aussi à détester, à haïr même, le ventre rond de l’autre dont on ne connait rien. Celle qu’on croise dans le métro qui a déjà 2 mômes mal élevés et qui ne mérite pas ce bonheur. Ou celle-là qui le caresse amoureusement sous son pathétique tee-shirt « bébé à bord » qui donne des hauts le coeur de mauvais goût.
Je n’aime pas cette amertume en moi. Pourtant, c’est elle qui m’aide à gérer au quotidien la douleur. Et l’incompréhension aussi à vrai dire. Ce « pourquoi moi? » qui trotte en permanence dans ma tête. Moi qui suit croyante, je suis désormais fâchée. Dieu, la vie, m’ont laissée tomber.
Si j’illustre ce billet avec une photo de moi, c’est parce que justement, je n’aime pas beaucoup me voir en photo, comme en peinture. Moi qui me sent si jeune, je me vois, telle que je suis sûrement, vieillissante, comme mon corps, comme les ovaires me le font si cruellement bien comprendre.
Que dire….
À part t embrasser de loin et te serrer virtuellement dans mes bras…
<3
<3
Tiens bon, tu l’auras ce petit 3 eme. a 35 ANS, LE gynécologue M’A DIT AUSSI QUE J’ÉTAIS TROP VIEILLE dedans, ET QUE 2 ENFANTS C’était déjà BIEN. Alors, oUI, ON SAIT QUE C’EST déjà BIEN, QUE CERTAINES DONNERAIT TOUT POUR EN AVOIR AU MOINS UN, mais quand l’envie viscérale est là, elle est difficile à faire taire. Tu l’auras ce petit 3 ème, parce qu’il existe tout un tas de médocs qui peuvent t’aider, et que tu as encore plusieurs années devant toi pour tout tenter. Ici, petit 3 est arrivé avec petit 4 après plusieurs mois de traitement, je te souhaite la même chose très vite ! Courage
Tu me fais pleurer. C’est tellement dur de se dire qu’on a un putain d’everest devant nous, que peut-être ces 2 fausses couches sont les premières d’une série et pour quel résultat. De se dire aussi que si ça se trouve, on ne portera jamais plus la vie.
Ton texte me met les larmes aux yeux. Même si évidemment je ne peux pas imaginer ce que tu ressens, je sais à quel point ce que vous traversez est difficile… Les mots me manquent souvent, mais tu sais qu’on est là pour toi. <3
Je t'embrasse très fort.
merci ma douce. Vous 3, vous le savez que vous êtes parmi mes piliers depuis 1 an. Vous êtes très importantes pour moi.
J’aurai pu écrire similairement le même article. Sauf que mes ovaires vont bien à priori mais qu’avec l’âge et tout le tralala médical comme tu le dis si bien, je suis dans le même état d’esprit que toi…
courage <3
Je viens de lire ton billet et il m’a beaucoup émue. aussi et surtout, il fait écho à ma propre expérience.
Le jour de mes 27 ans, j’ai reçu un courrier m’indiquant que mon mari était sans doute stérile. Ce jour-là, mon monde s’est écroulé. C’est depuis ce jour que je vis avec une douleur permanente. Parfois tellement insupportable qu’elle en est devenue physique. J’en ai voulu à la terre entière et j’ai détesté à peu près tout le monde. Et puis, au fil des semaines, j’ai réalisé que haïr tout le monde ne me rendait pas plus heureuse. Parce que cela ne me fera jamais tomber enceinte ! Au contraire, entretenir cette position de victime me rendait encore plus triste. Alors j’ai fait le compte de ce qui me rendait heureuse. j’avais un mari que j’aimais, des amies qui me sont chères. J’ai ouvert mon blog pour parler de voyages, ma passion. Alors la douleur est devenue plus supportable, elle était toujours là, mais je souffrais moins. Crois-moi, l’amertume n’aide pas, au contraire…
Avec l’aide de la PMA j’ai eu ma fille un peu moins de 2 ans plus tard, mon mari souffrant « seulement » d’une infertilité très sévère.
Les mois ont filés et j’ai rapidement ressenti le besoin d’agrandir la famille. Oui mais ce n’était pas le moment, je venais de quitter mon emploi. Ensuite j’ai eu des problèmes de santé. Des problèmes liés à mon cycle. Il s’agissait d’un déséquilibre hormonal. Ce genre de déséquilibres peut survenir passé 30 ans, mais ils sont malheureusement souvent annonciateurs d’une ménopause précoce. Surtout en cas de surpoids. On a pris rendez-vous avec la PMA pour essayer de concevoir le petit deuxième. Oui mais voilà, mon IMC est de 30.5, je suis obèse ! On me demande de perdre du poids, au moins 5kg, de me stabiliser et de revenir dans 6 mois. Je les perds, mais ne me stabilise pas. Je perds patience et puis on me reparle de mes soucis hormonaux… Je ne suis pas entrée dans les détails de mon premier parcours PMA, mais s’il a eu une fin heureuse, il a néanmoins été très éprouvant. Je n’ai pas eu la force de continuer avec ces 2 fardeaux de plus. Voilà comment s’est achevé notre second parcours PMA, je n’ai pas eu la force de continuer.
L’envie d’enfant n’est pas moins violent quand on est déjà parent. Je le sais, je le vis. Tu n’as pas à te sentir légitime ou non. Tu pourrais en avoir 5 de plus, ce serait pareil. Le désir d’enfant n’est pas calculé, c’est en nous, viscéral.
Je commence à accepter le fait que ma fille sera sans doute fille unique, c’est pas facile, parfois la douleur redevient même insupportable. Mais j’essaie toujours de voir le positif dans tout, même dans les bébés des autres ! Si j’adore les câliner, je ne regrette pas une seconde les couches atomiques ou les nuits ponctuées de 12 réveils nocturnes. Et quand je vois une femme enceinte caressant son teeshirt « Bébé à bord » ridicule, je suis nostalgique des petits mouvements sous le nombril, mais beaucoup moins des remontées acides ! C’est bête mais ça m’aide de me souvenir que la maternité n’est pas que douceur !
Je voudrais finir en ce qui concerne Dieu. Je suis croyante moi aussi. Chez nous, on dit que Dieu éprouve ceux qu’Il aime, une façon de tester notre foi. Mais il ne t’a pas abandonnée, comme il ne m’a pas abandonnée. Parfois il y a des choses qui nous dépassent et on ne saura jamais pourquoi il nous inflige une telle épreuve, mais c’est comme pour tous les drames et horreurs de ce monde : Pourquoi l’ouragan Irma ? Pourquoi le cancer ? Cela nous dépasse et quand on fait le choix de croire, on sait qu’on ne peut pas tout comprendre.
Je souhaite beaucoup de courage. Je te souhaite d’aller mieux, que ta peine soit moins lourde. J’espère que tu l’auras ce petit tant attendu. <3
Je te remercie pour ton commentaire, vraiment. J’apprécie ton recul, ton analyse fine de la situation. Merci vraiment <3
Je sais que tu y arriveras parce que les belles personnes, elles ont aussi le droit d’être heureuse
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Je ne sais pas vraiment quoi dire, si ce n’est t »envoyer le plus de réconfort possible… Et clairement, ce n’est pas parce que tu as déjà 2 enfants que tu es illégitime dans ta douleur et ta tristesse…
Virginie
merci <3
TOn billet me boulverse…..
J’aimerais tellement pouvoir t’aider.
Je crois fort en toi, et je suis sur que vous y arriverez.
tiens bon ma copine, continue de te battre….
JE suis là si besoin.
Plein de force <3
merci poussinette <3<3
tes mots sont si durs! tu es courageuse, tu es battante, et non tu n’es pas vieille.
Tu vas t’aimer et tu auras un ventre rond. Le passage est douloureux mais tu vas te redresser.
Gros bisous, la vie ce sont des montagnes russes.
Et re gros gros bisous,
Marion
pas évident de penser cela quand la science semble dire le contraire… mais tu sais bien que j’aimerais beaucoup que cela se réalise.
J’ai appris que j’étais « vieille dedans » à 30 ans.
Ca fait un choc. Et oui, on se met à se dire qu’uil y a une puissance supérieure qui nous punit.
Sache que tu n’es pas la seule.
Il n’y a pas de mal à vouloir un petit troisième malgré 2 enfants.
C’est humain.
Courage
Quel choc, oui. Quel décalage entre notre être et l’intérieur de ce corps… JE crois que ce qui m’a achevé c’est quand on m’a parlé de substituts hormonaux dès 40 ans !
je suis exactement dans la même situation. 2 enfants, envie d’un 3ème qui ne vient pas, 2 FC. J’ai aussi le sentiment que « c’est trop tard ». beaucoup m’opposent le « tu rigoles, ya des nanas qu’on des enfants à 45 ans maintenant »…sauf que pas moi visiblement.
j’aurais donc quelques questions : tu as fait faire des examens par un gynéco ou ton médecin généraliste peut le faire?
C’est quoi comme examens? (genre prise de sang ou plus invasifs?)
Merci de tes réponses…
Il y a 2 examens à pratiquer. Une prise de sang (dont une partie n’est pas remboursée par la sécu, c’est le taux d’AMh). l’amh peut se faire à n’importe quel moment du cycle mais il y a d’autres dosages à effectuer à J2 ou j3 du cycle. Il faut également faire une échographie à J2 ou 3 de comptage de follicules antraux.
merci de ta réponse…j’en parlerai à mon médecin
QUe te dire? J’espère que tu trouveras la force et le courage de dépasser cette sensation et d’accepter la réalité médicale… j’espère que ton estime de toi restera et que tu prendras le temps de prendre soin de ton corps, malgré tout.
Je ne sais pas quoi dire sans être maladroite. J’ai la sensation que c’est presque comme un deuil… Faire le deuil de ce toi, vers un nouveau toi.
et apprendre à s’aimer encore plus fort, malgré l’imperfection : c’est ce que je te souhaite.
oui totalement, le deuil d’une peut-être future maternité, mais aussi d’une famille comme on l’a rêvée.
Je te comprends tellement. J ai une endométriose agressive qui nous oblige à passer par la pma pour avoir des enfants. Un 1er bb a 30 ans en 2014, un seconde grossesse en 2017 suite à fiv qui s est soldée par une interruption médicale a 5 mois de grossesse. Pourquoi tant de difficultés pour nous? Nous qui pouvons accueillir des enfants car on a une bonne situation dans un foyer stable, de l amour à revendre…un enfant ne sera pas malheureux avec nous, non bien loin d être malheureux…je pleure chaque jour ma petite fille, je ne veux pas envier les autres femmes enceintes de peur que cela se retourne contre moi, et ce n est pas mon temperament non plus. Aller il faut y croire 2018 sera notre année!!!
Je croise très très fort pour toi <3 vraiment.
Je me reconnaissais à la lecture de tes billets sur tes fausses couches et je me reconnais malheureusement dans celui ci aussi. UN SEUL ENFANT DE MON CÖTé, mais déjà fais sur le tard (38) où j’avais eu les mêmes examens que j’ai eu il y a un an. Sauf que la première fois ils étaient bon. Donc ça a été une claque quand après la 1ère fausse couche j’ai appris que vu mes taux j’étais en pré ménopause et avait donc des ovocytes de mauvaises qualités. On m’a parlé directe fivdo à l’étranger. Mais je retombée enceinte naturellement, cette fois j’avais des symptômes et j’y ai cru, mais j’ai de nouveau fait une fausse couche. Le temps presse vraiment de mon côté et je n’arrive pas à me convaincre de sauter le pas du don d’ovocyte et pourtant en plus de mon envie d’enfant, le 1er ne cesse de réclamer un petit frère ou une petite soeur.
J’espère de tout coeur que de ton côté tu auras ce que tu désires.
La FIVdo, pour moi c’est inconcevable; Ce n’est absolument pas un jugement de ma part, juste que si je n’avais aucun enfant je le ferais sans hésitation. Maintenant, j’ai déjà 2 enfants et j’ai envie d’avoir 3 enfants avec le même patrimoine génétique (même pourri de mon côté !). Ce ne sont pas des décisions faciles et je suis sûre que tu trouveras celle qui te convient à toi, si tu te sens capable de te lancer là dedans ou pas. Je t’embrasse
Je suis bien triste de lire ça… je ne sais pas si des mots pourraient arranger ce chaos en toi, je ne crois pas. Alors je t’embrasse juste, et je te souhaite d’avoir droit à un petit miracle. Je crois vraiment que vous le mériteriez… ❤️
Merci ma belle <3
Pas grand chose à dire si ce n’est que je suis désolée de ce qui t’arrive.
S’il y a bien une chose que j’ai compris avec la maternité c’est que tout sentiment est légitime et mérite le respect. Ta douleur est à respecter, quelle que soit la situation.
Je te souhaite le meilleur possible.
Tes mots sont durs… Je te trouve dure avec toi même. Je sais, ce n’est pas facile et je n’ai pas de mots pour apaiser ce désir de troisième qui brûle en toi. J’espère que tu trouveras la sérénité nécessaire pour taire un peu cette colère.
Je te souhaite de réaliser ce joli projet très vite… la vie est parfois surprenante.
Je t’embrasse fort.
[…] idiot, on a beau savoir qu’on a une pathologie, qu’on a beaucoup plus de « chances » que les autres femmes de faire une fausse couche, […]