Une fois n’est pas coutume, nous avions choisi 2 tenues assorties. La grande briefait la petite en lui disant « alors n’oublie pas si tu as envie de faire pipi tu vas voir Monique et tu lui demandes d’aller aux toilettes ! ». Bizarrement, la grande appréhendait plus que la petite et sur le pas de la porte, elle n’en menait pas large, ma grande, pour sa dernière année de maternelle.
Comme tu es belle ma fille, avec tes boucles folles qui n’en font qu’à leur tête. Comme tu es artiste, déjà pour ton jeune âge. Tu te racontes des histoires, tu dessines, ris aux éclats jusqu’à ne plus pouvoir en respirer. Tu t’en moques pas mal toi, des considérations bassement terrestres: ranger, nettoyer ou faire les choses dans le bon ordre. Toi ce qui te plaît, c’est profiter de la vie, c’est l’autre le contact. Tu es sociable, tu es l’être social. Tu es aussi ma rêveuse. Je crois que si notre relation est parfois houleuse, c’est parce que tu me ressembles beaucoup. Combien d’heures ai-je passé à rêver sous ce cerisier quand j’étais moi-aussi une petite fille aux cheveux bouclés?
