L’école anglaise après un trimestre, bilan

Cela fera bientôt un trimestre que les filles sont à l’école anglaise, l’occasion pour nous de voir avec un peu plus de distance les points positifs et négatifs. Car il faut le reconnaître, l’école version UK est finalement très différente de notre école française, qui a bien des qualités mais aussi des défauts.

L’uniforme:

j’ai consacré un billet entier au sujet du port de l’uniforme, donc je ne vais pas revenir dessus. Forcément, c’est visuel donc c’est le premier point qui me saute aux yeux. Aujourd’hui, nous sommes toujours plutôt contents du port de l’uniforme, pour son côté pratique, 5 jours par semaine !

 

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Le rythme scolaire:

il est assez différent du rythme français, l’école commence à 8h50 et finit vers 15h15, tous les jours du lundi au vendredi, avec des vacances un peu différentes: une semaine à la Toussaint, 2 à Noël, 1 en février, 2 en avril, 1 en mai (à la place de nos innombrables ponts) et grandes vacances de la dernière semaine de juillet à tout début septembre. Les filles se plaignent beaucoup de ne plus avoir leur pause du mercredi (elles n’avaient pas du tout école ce jour-là), je les trouve finalement plus fatiguées, je regrette vraiment cette journée, et notamment cette matinée sans devoir presser les filles à se lever. Les horaires sont vraiment frustrants et en défaveur des femmes: 15h15, c’est vraiment très très tôt, et beaucoup de mères ne travaillent pas ou alors à mi-temps. La « garderie » du soir est assez coûteuse (comptez £8 par soir par enfant) et finit vers 17h45. On peut également laisser les enfants le matin au breakfast club à partir de 7h30 pour £2. Forcément, cela a un coût qui pèse notamment pour les petits salaires et empêchent de nombreuses femmes de travailler.

Les activités du soir:

en dehors des garderies du matin et du soir (breakfast club & after school club), il y a des clubs le soir… mais cela dépend des écoles et des classes… Mes filles n’ont donc accès à aucun club car à priori, cela commence souvent dans les années supérieures. En revanche, beaucoup de parents s’organisent pour faire des playdates avec d’autres enfants après l’école et c’est effectivement très sympa !

Les classes:

c’est un peu compliqué à comprendre pour nous car au final il y a plusieurs systèmes qui cohabitent: primary schools, middle schools etc. Bref, c’est moins clair pour moi que chez nous, forcément ! Ce qu’il faut retenir, c’est que les enfants commencent l’école à 4 ans (mais ils peuvent aller en Nursery à partir de 3 ans, cette classe étant souvent dans les écoles). La première vraie année s’appelle Reception, suivie de Year 1, Year 2… jusqu’à Year 4. Les années sont regroupées en Key Stages, en gros Year 1 et Year 2 représentent le Key Stage 1, et ainsi de suite. La grosse différence pour moi vient surtout des classes d’âge, puisque les classes sont composées des enfants nés entre le 1er septembre et le 31 août d’un âge. En clair, ma fille aînée étant née mi août est en Year 2, si elle était née début septembre, elle serait en Year 1.

Le programme scolaire:

il est TRES différent de celui qu’on trouve en France. Tout d’abord, une grande place est donnée aux activités en extérieur, mais aussi au sport. Ici, on est sur une terre de foot, alors les enfants, filles comme garçons, y jouent tous. Ils ont aussi école de la forêt, apprennent à faire du feu, et jouent beaucoup dehors. Les enfants commencent à apprendre à lire dès leur première année à 4 ans et il n’est pas rare que les enfants de 5 ans sachent très bien lire. C’est donc très très compliqué pour ma grande qui serait rentrée en CP en septembre et qui doit jongler entre le français, l’anglais, l’apprentissage de la lecture… et les maths. Car les anglais semblent obsédés par les chiffres ! les enfants font je trouve beaucoup plus de mathématiques qu’en France et le niveau est assez élevé. Les enfants de Year 2 (ceux qui fêtent leur 7ème anniversaire cette année scolaire) doivent maîtriser les tables de multiplication !

Les devoirs:

ici on a peu de devoirs. Les filles rapportent toutes les semaines des livres à lire que nous devons travailler, et ma grande a des maths à faire sur un site internet.

Les activités pour les parents:

pour moi, c’est un énorme point noir. Si comme moi, vous n’êtes pas trop « desperate housewife », que la fabrication de costumes, les ventes de gâteaux, les sorties scolaires ne sont pas votre truc, vous allez souffrir. Il y a des évènements toutes les semaines ! Et gare à celles qui ne lisent pas la newsletter… je l’ai lue en diagonal il y a quelques semaines et j’ai loupé une journée où les enfants ne devaient pas être en uniforme… je vous avoue que du point de vue français, c’est TRES compliqué à suivre. De même, pour Noël, les enfants font tout de même 3 représentations de la Nativité. On m’a donné un petit papier 6 jours à l’avance seulement afin de fabriquer un costume de mouton pour ma grande… et il faut payer pour aller voir son enfant jouer.

 

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Le premier évènement de l’année: la journée Roald Dahl, les filles étaient donc déguisées en Matilda.

Les récompenses à tout va:

au début, je trouvais ça plutôt sympa… Les enfants ont beaucoup de récompenses, diplômes, stickers en tout genre avec des assemblés toutes les semaines pour des remises de prix. Certes, c’est sans doute motivant mais j’ai aussi entendu des anglais se plaindre de ce système. Certains trouvent qu’il créé des adultes incapables de faire quelque chose gratuitement. Car par exemple, les enfants sont récompensés pour avoir tenu la porte aux autres, il n’y a pas que le travail scolaire qui compte. Ma grande a apparemment une sorte de système de bons points… J’essaie de mon côté de plutôt valoriser leurs progrès sans mettre une carotte pour les faire avancer, je reste à la française !

 

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La carte scolaire:

Aussi une grosse frustration ! les écoles couvrent certaines zones qui sont plus ou moins étendues selon la demande pour telle ou telle école. Par exemple, si en début d’année vous demandez une place dans une école très loin de chez vous mais qu’elle n’a pas eu énormément de demandes, vous pourrez avoir une place. Si en revanche, vous vous y prenez trop tard pour une école à côté de chez vous, vous n’aurez pas de place. C’est notre cas puisque nous n’avons pas pu avoir de places dans l’école face à notre maison, celle-ci étant très demandée car… très bien notée ! car ici, non seulement les écoles sont notées mais en plus, le public a accès à toutes les données et statistiques sur internet. Du coup, beaucoup de parents préfèrent demander une école plus loin mais meilleure. Notre école est seulement « good » alors que celle en face de chez nous est « outstanding », cela fait une énorme différence dans le nombre de demandes d’inscription. On espère tout de même avoir des places l’an prochain puisque selon le critère géographique, on devrait être dans les plus prioritaires sur les listes, vu la proximité avec l’école (l’autre gros critère étant d’avoir déjà un enfant dans l’école).

La laïcité à l’école:

Du point de vue français, c’est très étonnant, mais quand on pense que la Reine est à la fois chef de l’Etat et de l’Eglise, c’est plutôt cohérent. Ici, la religion a une place assez importante à l’école publique. Ma plus jeune fille a fêté Diwali puisque l’une de ses maîtresses est d’origine indienne. Ma grande a visité une synagogue et une église anglicane la semaine dernière. Les élèves de Year 4 sont allés à la mosquée. Le spectacle de Noël représente la Nativité. Autant vous dire que cela me fait tout drôle car nos filles étaient dans une école privée sous contrat à Paris qui était au final très très peu religieuse. Il y avait un éveil à la foi non obligatoire 1 fois par mois à partir de la moyenne section et une fête avec des chants de Noël en décembre… et c’est à peu près tout. Au final, je trouve ça plutôt intéressant d’offrir ce type d’ouverture aux enfants sans tomber dans le prosélytisme.

Ecole publique Vs. école privée:

Si en France, les écoles privées restent du domaine du possible, ici ce n’est absolument pas le cas ! il faut dire que l’intégralité des coûts sont supportés par les parents et donc que les tarifs flambent. D’ailleurs, je ne connais personne ici qui peut se permettre ce luxe. Si mes enfants étaient dans l’école privée de filles non loin de chez nous, cela nous coûterait un peu plus de £1000 par mois par fille sans compter les repas et les activités extra-scolaires. C’est vraiment un autre monde où on retrouve les enfants des classes ultra-privilégiées avec sans doute assez peu de mixité sociale, mais aussi des classes moins chargées puisque dans le public, il y a 30 élèves par classe.

L’intégration à l’école:

Une chose qui m’a énormément surprise est l’intégration des élèves différents. Ma plus jeune fille est dans la même classe qu’un petit garçon ayant un retard assez sévère qui est pris en charge à 100% par une « AVS ». Ma grande est dans la classe de 2 petites filles malvoyantes qui ont également une AVS dédiée à elles. Je trouve cela très positif de voir les enfants différents parfaitement intégrés dans un cursus normal, même si je regrette très fortement l’absence de cursus pour les enfants ne parlant pas anglais. C’était le cas il y a quelques années et ce n’est plus le cas. Les enfants, les professeurs et les parents doivent se débrouiller avec les moyens du bord alors qu’avant ils avaient des cours spécifiques pour rattraper le niveau.

En conclusion, même si je vois des points négatifs à l’école version anglaise, j’apprécie la richesse de l’expérience, l’ouverture pour les filles sur autrui. Je trouve également une grande bienveillance dans l’enseignement et dans la manière de traiter les élèves. Mes filles se sont très vite liées d’amitié avec plein d’autres enfants qui les ont tout à fait intégrées, alors même qu’elles ne parlaient pas anglais. D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur l’école anglaise, vous pouvez jeter un oeil au blog de Maman Voyage qui en parle souvent également !

3 Comments

  1. Charlotte - Enfance Joyeuse 5 décembre 2018

    Super intéressant cet article !!!

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  2. Maman Voyage 5 décembre 2018

    Super d’avoir ton retour aussi ! Comme tu sais, on est très positif sur l’école ici : l’école le mercredi passe bien car l’après-midi est consacré au sport. Je me rends compte de plus en plus que globalement les programmes sont en avance sur le système français : à 9 ans mon fils vient d’apprendre à réduire des fractions ! Dans notre coin, les clubs c’est dès Year 2 mais je n’y ai pas inscrit ma puce car elle a danse à l’extérieur et qu’on passe du temps à la lecture. Je croise les doigts pour que vous puissiez changer d’école. C’est compliqué leur carte scolaire en effet ! On réalise notre chance d’avoir pu aller dans le privé… mais en fait y a pas beaucoup de mixité sociale dans notre coin même dans le public. C’est très privilégié comme région. Et sinon, demain je serai à la Nativity play 😉

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  3. Julesetmoa 5 décembre 2018

    C’est très intéressant ton retour d’experience. Cela ne doit pas être facile tous les jours meme si vous avez l’air de vous faire à votre nouvelle vie

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