Je fais rarement des résolutions pour la nouvelle année mais j’aime bien rétrospectivement réfléchir à l’année écoulée et surtout à toutes les petites et grandes joies qu’elle m’a procurées. Pour nous, l’année 2015 aura été, en dehors des évènements qui nous ont tous marqués, une année d’amour, de joie, de bonheur, celles où nous avons vu nos filles s’affirmer dans leurs caractères respectifs, établir une vraie relation entre soeurs, celles où nous avons profité de magnifiques moments en famille, en amoureux ou même seule, celle où j’ai pu aussi passé du temps avec mes amies ou nouer de nouvelles belles relations.
Samedi, j’ai vécu par procuration un moment de complicité intense entre Moutarde et La Chevelue. Je partage assez rarement des anecdotes mais celle-ci est tellement chouette je trouve que j’ai eu envie de l’écrire ici, comme pour la graver dans le marbre.
Samedi donc, les filles étaient chez mes parents car nous fêtions entre amis mon anniversaire avec un peu d’avance. Ma maman était dans sa cuisine, les filles jouaient dans le salon. Tout à coup, elle entend Moutarde: « Babane, ouvre le placard, vas-y… ».
On me dit souvent que mes filles se ressemblent. Cela m’étonne toujours un peu car je les trouve bien différentes mais je me suis habituée à entendre les gens s’exclamer des « oh, on voit bien qu’elles sont soeurs ». Ce qui est plutôt drôle, c’est que je découvre de plus en plus chaque jour des caractères très différents.
Moutarde par exemple est une petite fille très douce et très empathique. Elle est extrêmement inquiète quand l’un de nous se blesse ou quand sa soeur pleure. Son père s’est récemment brûlé légèrement à la main. Elle a passé environ 3 semaines à lui demander tous les jours pourquoi il s’était brûlé et à lui faire des bisous pour le soigner. Quand la Chevelue pleure, c’est la première à lui apporter une tétine et son doudou et à la prendre dans ses bras. C’est aussi une petite fille assez peu obéissante ! Quand je lui demande de venir pour s’habiller par exemple, j’ai 90 % de chances de la voir faire l’opposé de ce que je demande !
Les filles deviennent de plus en plus complices. Si chaque heure offre son lot de pleurs ou de « elle m’a tapée », mes poupées ne peuvent vivre l’une sans l’autre. Il n’est d’ailleurs pas rare que la grande réclame d’aller voir sa soeur chez les bébés de la crèche et passe avec elle une heure à jouer entre soeurs.
Ce weekend était particulier. C’est le premier que nous passons avec un papa handicapé par sa jambe, et ce ne sera pas le dernier, nous allons devoir nous y faire. Nous ne sommes pas du genre à attendre les beaux jours pour nous promener et du coup, il va falloir que j’accepte de promener les filles seules mais aussi que nous trouvions des activités en intérieur. Je suis loin d’être une maman parfaite qui adore jouer avec ses enfants ou qui leur prépare des super jeux Montessori.
Avoir 2 enfants de 19 mois d’écart, c’est clairement épuisant. Mes filles me rendent souvent chèvre, je finis une journée sur les rotules et commence la suivante tout aussi épuisée. Pourtant, certains moments me font oublier la fatigue, les larmes, la colère même que je peux parfois ressentir quand je suis à bout. Ces moments, je les publie parfois sur Instagram sous le hashtag #momentfrangines . Ce sont LEURS moments à elles, où elles sont seules au monde. Je n’entends plus le chaos à la maison mais des rires d’enfants, des fous rires même, une petite voix de Moutarde qui lit des histoires dans son charabia de presque grande fille, des petites disputes pour un jouet convoité.