Quelque chose de Tennessee…

C’est à chaque fois un grand plaisir que de sortir du métro Palais Royal, d’arriver Place Colette, de passer devant le kiosque des noctambules… pour arriver devant ce magnifique bâtiment de la Comédie Française. De voir des lieux qui ont été fréquentés par les plus grands, de fouler leurs pas, de voir leurs bustes et de mettre un visage sur ces noms, de s’imaginer Molière assis dans le fauteuil du Malade Imaginaire…

C’est aussi un plaisir que de voir des spectacles si créatifs et si bien interprétés.

Hier soir, j’ai eu l’immense joie d’assister à une représentation d’un Tramway nommé désir, pièce que j’affectionne tout particulièrement car le répertoire américain est pour moi un enchantement.

J’ai eu cependant 2 petites déceptions. La première est de devoir subir une pièce en français. Je suis puriste et on ne me changera guère. La seconde est d’avoir pris les places les moins chères, tout en haut, qui ne permettent pas de bouger un petit orteil et qui sont tellement inconfortables qu’elles devraient vraiment être réaménagées.

Dolls, © 2002 BANDAI VISUAL, TOKYO FM, TELEVISION TOKYO and OFFICE KITANO

En dehors de ces 2 inconvénients, j’ai vraiment été séduite. Tout d’abord, la mise en scène et la scénographie étaient vraiment incroyables et créatives. Les décors, la scénographie sont inspirés non seulement du Japon, avec notamment des estampes, mais surtout, à l’image du théâtre de Bunraku, théâtre de marionnettes japonais qui avait notamment inspiré Takeshi Kitano pour son film Dolls,  avec des serviteurs vêtus de noir qui manipulent notamment les accessoires et les apportent aux acteurs.
C’était pour moi une sorte de métaphore très en rapport avec ce qui vit Blanche DuBois dans cette pièce. Elle n’est pas maître de son destin et se retrouve, comme un accessoire manipulé par un serviteur, victime des autres, des fantômes du passé et de la confrontation entre l’ancienne Amérique des belles du Sud et celles des immigrants ouvriers de Stanley.

Des acteurs, on n’a vu qu’Eric Ruf, le Stanley de cette interprétation. Incroyablement juste, saisissant, il atteint le paroxysme de son rôle en se transformant en Joker (à proprement parlé!), lors d’une des scènes finales, celle du viol de Blanche.

On a tous en tête Marlon Brando dans le film d’Elia Kazan. Je l’ai totalement oublié pendant la pièce, et je pense que c’est le plus beau des compliments.

Un tramway nommé désir, jusqu’au 2 juin 2011 à la Comédie Française, Salle Richelieu. En matinée à 14h et en soirée à 20h30. Durée du spectacle: 3h10 avec entracte.

Plus d’informations sur le site de la Comédie Française.

2 Comments

  1. […] des Monuments Nationaux pourront vous renseigner sur ces visites… et profitez-en pour prendre des places à la Comédie Française, la culture n’attend […]

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  2. […] donc profité de mon abonnement (rappelez-vous, Un Tramway nommé désir) à cet endroit merveilleux qu’est la Comédie Française pour revisiter une pièce classique […]

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