Je crois bien n’avoir jamais parlé ici de ma vie professionnelle. En 2007, je suis entrée dans un grande entreprise de jeux vidéo. C’était le premier poste auquel je postulais, fièrement diplômée d’un Master et une année à l’étranger plus tard. J’ai été prise en stage, puis en CDD pour 6 mois, puis 12 mois, et enfin le graal, le CDI. Mon poste, mes compétences, mes missions ont évolué avec le temps. Dans cette entreprise, je me suis mariée. J’ai eu 2 bébés. J’ai rencontré des gens formidables qui sont devenus parfois des amis. J’ai travaillé sur des projets excitants, fous, avec des gens brillants, créatifs. J’ai côtoyé les dirigeants qui m’ont souvent épatés par leur humanité.
Cette entreprise que j’aime toujours, j’ai choisi de la quitter. Dès mon arrêt lors de ma seconde grossesse, je savais qu’il était impossible pour moi de revenir à mon poste. Je savais qu’y retourner signifierait la dépression. Le retour de mon premier congé maternité avait été très violent: mon chef n’avait prévenu personne de mon retour, je revenais sans mission, à un bureau mis au milieu des stagiaires, sans PC. J’étais pourtant contente de revenir mais j’en ai pleuré dans les toilettes pendant plusieurs jours. Sans la présence d’une collègue chérie, je crois que j’aurais plongé.