Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été plutôt bien dans ma peau. Pourtant, *oh ironie*, j’ai un gros complexe, et c’est celle-ci. Ma peau. Car aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été blanche. Pas blanche comme ceux et celles qui se plaignent de leur teint en plein hiver. Votre teint d’hiver est plus hâlé que le mien en été. Ma couleur de cheveux est trompeuse, car j’ai beau être châtain, ma peau ne bronze jamais. Il m’arrive d’attraper des coups de soleil à Paris par un soleil mitigé d’avril.
Si les coups de soleil étaient le principal inconvénient, ça serait simple. Depuis toute petite, j’essuie des réflexions sur mon teint. Je ne compte plus le nombre de phrases innocentes que j’ai pu entendre à ce sujet. Comme ce jour où vers l’âge de 25 ans, j’allais à la plage et que des hommes que je ne connaissais pas on crut bon de me dire « oh la la mais faut te mettre au soleil, faut bronzer ». Ou bien toutes les fois où un de mes anciens médecins me disait à CHAQUE consultation « oh mais que vous êtes pâle, vous devez être fatiguée ».
Je ne suis pas fatiguée, je n’ai pas besoin de bronzer. Je suis comme ça. Bronzer signifierait très certainement me créer un cancer pour rien (puisque ma peau ne peut pas bronzer…). J’ai donc passé ma jeunesse à essayer de camoufler, à coup de terracotta ou autre poudre de perlimpinpin. j’ai même mis de l’autobronzant, de cette période je garde quelques photos où ma peau a une magnifique couleur jaune orangée façon Donald Trump.
En été, je suis rouge. Pas à cause des coups de soleil, puisque je me protège toujours à grand renfort d’indice 50+. La chaleur est mal tolérée par ma peau qui rougit à la moindre température au dessus de 25 degrés.
Je n’ai jamais trouvé d’images positives réellement liées à la blancheur. Pour être en bonne santé, resplendissante, il faut être hâlée. Même si c’est moins le cas aujourd’hui, cela reste un standard indispensable. Alors été comme hiver, je suis complexée par le fait de me montrer. Mes jambes sont toujours blanches, mon visage peut avoir un peu plus de couleurs. J’en suis venue à espérer que mes filles n’héritent pas de ce trait, mais plutôt de la peau matte de leur père.
Aujourd’hui, je connais ma peau, ses faiblesses, ses limites. Je la protège et surtout, je ne la recouvre plus de fard pour cacher la misère. Tout juste, j’utilise un blush simple pour avoir bonne mine. Pourtant, on souligne souvent ce teint, qui n’est jamais considéré comme joli, au mieux atypique. Sinon, les complexes, on s’en débarrasse à quel âge?
J’ai un peu le même type de peau que toi, même si je parviens à bronzer sur le haut du corps… mais jamais sur les jambes, blanches du 1er janvier au 31 décembre. Même dans le Midi, je n’arrive pas à les colorer un peu. Je m’y suis faite, ça fait 39 ans que ça dure. Bon week-end !
Je connais ça aussi… En vacances en Tunisie alors que je me considérais comme suuuuuper bronzée, tout le monde m’appelait Blanche Neige :p