Hier, tout le monde pleurait David Bowie. Les jeunes, les vieux, les branchés, les rockeurs. J’ai été vraiment surprise par cet élan d’un musicien qui restait un peu à contre-courant. Il était différent, ambigu, secret. Hier, j’ai été triste toute la journée. Pourtant, je ne connaissais pas personnellement cet homme, je n’apprenais pas le décès d’un ami, d’un frère. Et tandis que je marchais dans le froid de Paris, j’ai réfléchi à ce que Bowie représentait pour moi.
Quand Bowie est mort, je crois que c’est le moi d’il y a 16 ans que j’ai un peu vu voguer un peu plus au loin sur la mer de mes souvenirs de jeunesse. Mes 18 ans, mes 20 ans, que j’ai passé à écouter en boucle des CDs jusqu’à l’usure, des concerts d’anciennes gloires des années 70 que j’ai écumés avec mon argent de poche, des tee-shirts qu’on allait acheter aux puces, de la lentille bleue que je portais à un oeil pour lui ressembler. J’en ai noué des amitiés grâce à cette passion pour les guitares, pour une époque que je n’ai jamais connue, pour la nostalgie d’un temps qui n’a probablement jamais vraiment existé tel que je l’imaginais.
Bowie, comme tant d’autres, c’est la bande son d’une jeunesse joyeuse, heureuse, insouciante. Bowie, c’est aussi une place de concert rangée comme tant d’autres dans une petite pochette rouge que je garde dans mes affaires, précieuse, avec les photos de vieilles gloires du rock. Bowie, c’est les soirées avec mon meilleur ami A., dont je n’ai plus de nouvelles, à gratter des accords sur une stratocaster en écoutant des disques ou en regardant des vidéos de concerts d’époque. Bowie c’est les groupes de rock montés, les soirées à chanter, jouer. Bowie c’est la vie, celle qui n’avait pas de cheveux blancs, de kilos en trop, qui avait l’avenir devant elle.
Alors, merci Major Tom, merci à tous tes potes qui te rejoindront bientôt, de m’avoir fait grandir avec vous. Et j’espère qu’il y a bien de la vie sur Mars.
Je pensais connaître peu Bowie et finalement hier en attendant des chansons pour lui rendre hommage j’en ai reconnus quelques unes PS : j’adore tes vieilles photos