Aujourd’hui, j’avais prévu de publier un petit billet léger sur mon année 2014. Et puis l’actualité nous rattrape et d’un seul coup, l’air devient épais et plus que jamais la sévérité des situations s’empare de nos claviers et de nos pensées . Alors, on a juste envie d’attraper sous le bras ses enfants et de les serrer fort contre soi en espérant encore un peu les protéger contre le monde qui les entoure.
Hier, des gens sont morts parce qu’ils ont ri, ou ont voulu faire rire, d’autres personnes. Parce qu’ils se sont exprimés librement. La liberté. Hier on a tué la Liberté, le principe si fondateur de notre chère République.
Demain, cela veut dire que je vais devoir expliquer à mes filles qu’en grandissant, elles ne pourront pas rire de tout, se moquer, être impertinentes, sans risquer d’être tuées. Comment expliquer que dans notre pays, des gens sont exécutés, alors même que la peine de mort est abolie depuis bien longtemps? Comment leur dire qu’elles devront se taire parce leur liberté est attaquée? Comment leur dire que peut-être en tant que femmes, elles ne pourront pas se comporter comme elles le souhaitent sans offusquer certains?
Je ne veux pas vivre dans un pays où je dois leur expliquer tout cela. Je veux que demain mes filles puissent rire, puissent se moquer, puissent choquer, puissent mettre des mini-jupes. Je ne veux qu’elles soient libres de vivre. Plus que jamais, nous ne devons que transmettre des valeurs positives à nos enfants. Parce que leur monde sera peut-être plus beau que celui que nous avons vu hier. Parce que moi aussi, je préfère mourir debout que vivre à genoux.
Je t’avoue vouloir aussi transmettre des valeurs positives, mais la colère est très forte. J’espère que nous trouverons la force de nous montrer supérieurs à la violence gratuite. Je suis dégoûtée par ces personnes qui vivent dans l’ignorance la plus crasse. Je doute de plus en plus des moyens de notre justice pour enrayer cette escalade.
Liberté