Autant vous poser le décor tout de suite, je ne suis pas une grande spécialiste de l’Asie. J’ai beau avoir été en Inde, avoir étudié le japonais pendant 2 ans à la fac (et avec le manque de pratique, j’ai presque tout perdu, malheureusement), je ne suis pas très fortiche en dynasties Khmer ou Ming. C’est donc beaucoup plus pour la beauté de l’art que ‘ai pris des billets pour l’exposition Angkor. En effet, visiter Angkor est un de mes rêves, et le mari n’a malheureusement pas voulu en faire la destination de notre voyage de noces (nous n’y avons pas vraiment perdu au change non plus, en l’Afrique du Sud et l’Ile Maurice !).

Tout d’abord, autant vous dire tout de suite: si vous voulez voir cette expo, réservez vos places sur le site de la Fnac ! non seulement vous n’attendrez pas (et la file est longue) mais vous paierez moins cher si vous êtes adhérent ! Enfin, vous n’attendrez pas… c’est vite dit, car si vous n’avez pas sous la main une femme enceinte, vous ferez tout de même la queue pour accéder à l’exposition à l’intérieur du musée. Et c’est bien là le problème majeur de cette exposition: son succès ! Le monde nous a empêché de lire pas mal de données muséographiques, pourtant bien fournies et documentées (contrairement aux collections permanentes qui sont plutôt un collage-patchwork d’œuvres par origine géographique sans grande contextualisation).

C’est franchement dommage car le parti pris de l’exposition, montrer Angkor à travers la découverte européenne du patrimoine Khmer à la fin XIXe/début XXe est vraiment intéressante. Notamment parce que certains moulages sont les seuls témoignages existants de pièces qui ont depuis été détruites, mais aussi parce qu’il est révélateur d’un état d’esprit de l’époque, celui de la reconstruction d’une réalité historique pour la sublimer, comme Viollet-Le-Duc l’a fait pour nos monuments occidentaux. J’ai également été à nouveau propulsée dans l’univers orientaliste, me remémorant les images des livres de Pierre Loti, ou de la visite de sa magnifique maison à Rochefort.

Angkor est donc une très belle exposition, mais à faire de préférence aux heures creuses afin de pouvoir plus largement en profiter !

Angkor : Naissance d’un mythe – Louis Delaporte et le Cambodge, au Musée Guimet, jusqu’au 13 janvier 2014>>