femme, mère, business woman… l’épuisante utopie de ma vie de femme

Je suis une éternelle optimiste. Depuis toujours, j’ai tendance à voir le verre à moitié plein, et quand bien même, je le trouverais un peu vide, je réfléchirais rapidement à des arguments pour remonter un peu le niveau. Dans ma vie de fille, de femme, j’ai toujours cru que je pourrais tout avoir: être femme, aimer et vivre ma vie amoureuse comme je l’entendais, avoir une vie personnelle riche de temps pour moi et de sorties entre amis,  être une « working girl », faire des études, travailler, poursuivre une carrière qui m’exalterait, être mère aussi, porter et élever mes enfants, être près d’eux quand ils en ont besoin… 

Au final, c’est ce que la société, notre culture, nous promet à nous toutes, femmes. Mais qui sont-elles, celles qui arrivent vraiment à tout faire? De mon côté, j’ai l’impression aujourd’hui, qu’on m’a menti pendant toutes ces années. C’est un peu comme Matrix, on nous vend un mirage, qui n’existe pas réellement, peut-être pour nous rendre dociles, ou alors pour nous faire sentir comme des merdes parce qu’on y arrive pas vraiment. Vraiment, qui arrive à rayonner en tant que femme, travailleuse et mère à la fois, sans devoir défavoriser un des aspects de sa vie, au risque de frôler le burn out?

Read More

Et maintenant on fait quoi?

Je crois bien n’avoir jamais parlé ici de ma vie professionnelle. En 2007, je suis entrée dans un grande entreprise de jeux vidéo. C’était le premier poste auquel je postulais, fièrement diplômée d’un Master et une année à l’étranger plus tard. J’ai été prise en stage, puis en CDD pour 6 mois, puis 12 mois, et enfin le graal, le CDI. Mon poste, mes compétences, mes missions ont évolué avec le temps. Dans cette entreprise, je me suis mariée. J’ai eu 2 bébés. J’ai rencontré des gens formidables qui sont devenus parfois des amis. J’ai travaillé sur des projets excitants, fous, avec des gens brillants, créatifs. J’ai côtoyé les dirigeants qui m’ont souvent épatés par leur humanité.
Cette entreprise que j’aime toujours, j’ai choisi de la quitter. Dès mon arrêt lors de ma seconde grossesse, je savais qu’il était impossible pour moi de revenir à mon poste. Je savais qu’y retourner signifierait la dépression. Le retour de mon premier congé maternité avait été très violent: mon chef n’avait prévenu personne de mon retour, je revenais sans mission, à un bureau mis au milieu des stagiaires, sans PC. J’étais pourtant contente de revenir mais j’en ai pleuré dans les toilettes pendant plusieurs jours. Sans la présence d’une collègue chérie, je crois que j’aurais plongé.

clavier

Read More