Et Paris, ça ne te manque pas?

Une question qui revient sans arrêt dans la bouche de mes interlocuteurs, anglais comme français, concerne Paris. Visiblement, tout le monde s’inquiète beaucoup au sujet de ma relation avec ma ville (car oui, jusqu’à preuve du contraire, je suis née parisienne et je le reste !), de mon éventuel manque affectif par rapport à celle-ci. Cela ne fait pas 3 mois que nous sommes à Newcastle, mais déjà, les gens ont peur que je m’ennuie, que je me lasse.

J’aimerai toujours Paris

Paris, c’est ma ville. Celle dont je suis fière, où je suis née, où mes filles sont nées. Celles où j’ai toujours vécu, en dehors de mes épisodes à l’étranger. Je n’ai pas peur de dire que Paris, c’est un peu ma France à moi, je me sens bien plus parisienne que française. Paris, c’est là où j’aime lever la tête devant chaque bâtiment, la ville dont je connais par coeur le plan de métro et les codes. Oui mais. Paris est de plus en plus difficilement conciliable avec une vie de famille. D’abord, il y a le prix de l’immobilier, rédhibitoire pour beaucoup. Devoir vivre dans un quartier qu’on déteste comme le mien, c’est succomber à l’aigreur un peu plus chaque jour. J’ai préféré quitter Paris avant de la haïr totalement. Ou plutôt faire un break, un peu comme dans une relation amoureuse trop intense. Besoin de respirer loin d’elle. Et puis retrouver le plaisir de la parcourir. J’ai quitté Paris en ne lui trouvant que des défauts: plus de Velibs, des rues de plus en plus crasseuses, une population baignant dans le manque de civisme, les prix flambants un peu plus chaque jour… J’espère la retrouver un jour en l’aimant à nouveau.

Mais j’aime aussi ma nouvelle vie

Une nouvelle vie, c’est excitant. Ici, tout à construire: de nouvelles amitiés, et surtout une ville à explorer en famille. Nous bénéficions également d’un cadre de vie exceptionnel: nous habitons dans un quartier très agréable et préservé, dans une maison qui nous plaît sans être incroyable mais qui convient parfaitement à nos besoins, les filles ont un jardin, comme elles le souhaitaient. Je suis à moins de 10 minutes du centre ville. Je me remets à apprécier le contact avec l’autre: si à Paris, je me sentais agressée dès qu’un inconnu m’abordait, ici ce n’est pas le cas, puisque les Geordies sont fondamentalement liants. Nous avons très rapidement réussi à avoir une vie sociale, notamment dans la petite communauté française de la ville. Et puis, qui dit ville de province, dit prix plus accessibles. Nous sortons beaucoup plus ici qu’à Paris. Forcément, un restaurant à 4 nous revient rarement à plus de £50, les sorties au théâtre sont également très bon marché. Les musées sont gratuits, et il y a énormément de visites culturelles dans le coin. Bref, nos weekends sont chargés et on en profite avant l’arrivée du bébé ! Tout cela pour le dire qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer mais qu’en plus on en profite bien.

 

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Et le blog?

Côté travail professionnel, mes clients savent que j’ai déménagé à l’étranger mais que j’ai conservé ma structure en France. Je prévois au besoin de faire des allers-retours en France après mon congé maternité. Cependant, je travaille quasiment toujours à distance, il est vraiment rare que j’ai besoin de plus qu’une visioconférence pour rencontrer un client. Côté blog, certaines invitations me manquent. Je suis très triste de ne pouvoir par exemple pas visiter Vaux-le-Vicomte à Noël car je sais que c’est toujours un moment incroyable. Je reçois aussi parfois des propositions laissées sans suite quand je dis en toute transparence aux marques ou à leurs agences  que je suis à l’étranger… alors que mon lectorat reste pourtant francophone !

 

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J’y gagne beaucoup plus que je ne perds

J’ai souvent la nostalgie de Paris: celle de ne pouvoir voir certains amis, de ne pas pouvoir confier les filles à mes parents le temps d’une soirée, ou tout simplement l’envie d’une vraie baguette 😀 A vrai dire, je fantasme depuis quelques semaines sur une bon croissant qu’on irait chercher à la boulangerie, qui rend translucide avec tout son beurre le papier qui l’emballe, celui qui est encore un peu chaud et dont le feuilletage fond parfaitement dans mon thé… fantasme de parisienne bien élaboré ! Je regrette de ne pas trouver de vrai marché à la française, de ne pas manger de batavia… bref mes manques sont amicaux et alimentaires !! J’ai cependant le sentiment d’y gagner beaucoup plus: en qualité de vie, en zenitude, en nouvelles amitiés, en expériences. Mes enfants apprennent l’anglais, et j’ai hâte de programmer des weekends en Ecosse puisque nous sommes juste à côté. Et puis, j’aime tellement parler anglais au quotidien ! J’ai vécu en Angleterre, aux Etats-Unis, j’ai fait des études d’anglais, je travaille majoritairement dans cette langue mais à l’écrit. C’est donc un plaisir de pouvoir continuer à apprendre, notamment les expressions du Nord-Est et à apprivoiser cet accent Geordie tant redouté.

 

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Pour autant, je sais aussi que nous reviendrons sans doute en France… Le Brexit est une ombre au tableau et qui, je l’espère, ne nous forcera pas à rentrer plus tôt que prévu… mais pour l’instant, profitons de ce que nous avons au lieu de regretter ce qu’on a laissé derrière nous !

6 Comments

  1. MamaFunky 16 novembre 2018

    Quelle chance ! Je t’envoe tellement de pouvoir profiter une telle experience a l’etranger.
    J’aurais tellement aimé pouvoir offrir ce genre d’experienxe a mes enfants. Mais le mari n’a pas un boulot qui se pratique a l’etranger….
    Du coup on se contente de visiter la France en demenageant encore en Juillet.
    Je ne sais plus si je te l’avais dit.
    Merci de partager ta petite vie de la-bas en tous cas. Ca donne envie de decouvrir Newcastle !

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    • Cécile 22 novembre 2018

      Le mien n’a pas un boulot trouvable en province française 😉 du coup, on est partis !

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  2. Joyful Dreams 16 novembre 2018

    J’ai prévu de partir VIVRE EN Angleterre également 🙂 jE SUIS PARISIENNE DE NAISSANCE ET J’en ai de plus en plus marre de cette ville ! lorsque je vais en Angleterre, je vois clairement la différence avec nous : ils sont plus sympathiques, plus souriants, ils s’approchent vite des autres, ils sont ouverts d’esprit, y’a pleins de diversités, les magasins/restaurants sont vegetarian friendly (bon ça pour le coup c’est pour moi haha), il y a pleins de nouvelles activités, des comédies musicales, les transports sont moins embêtants, … Bref ! je pourrais t’écrire un roman sur pourquoi je préfère l’Angleterre. paris c’est vraiment plus du tout une ville qui me plait et la France n’est plus un pays qui me correspond. j’en ai ras le bol de me faire aborder sans cesse dans la rue, de rencontrer des gens louches lorsque je suis seule, de me sentir en insécurité si je sors le soir, les rues sales, les gens qui sourient jamais et qui gueulent sans cesse, les appartements minuscules, le manque d’activités, la fermeture d’esprit en france vis à vis des choses différentes, la difficulté d’avoir des proposiitons végétariennes, … je pense qu’il faut que j’aille voir ailleurs et que je commence à vivre une nouvelle expérience 🙂 la routine j’en ai marre !

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    • Cécile 22 novembre 2018

      Après, je pense qu’il faut faire la différence entre Paris et une ville de province anglaise, c’est un peu comme si on comparait Londres et Rennes… La vie serait bien différente et beaucoup moins agréable à Londres pour nous !

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  3. Sabine 16 novembre 2018

    Comme tu dis, vous avez tout à construire et je trouve que c’est une super aventure pour une famille !
    Sinon, moi aussi je vis à l’étranger… Pour certaines agences la province c’est tout comme 🙂

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    • Cécile 22 novembre 2018

      oui ! malgré la nostalgie de Paris qui pointe parfois son nez (notamment quand je vois des photos de ma ville!) je ne regrette rien de cette aventure. Et la province, c’est top ! j’aimerais beaucoup vivre en Provence ou en Bretagne (mais niveau boulot je pense que ça serait compliqué dans les 2 cas pour le Mari !)

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