Le suivi de grossesse en Angleterre

Je suis arrivée en Angleterre vers la fin de mon deuxième trimestre de grossesse, et j’ai déjà vécu 2 grossesses menées à terme en France. Avec notre nouvelle vie dans un autre pays, il a donc fallu s’adapter notamment au niveau du suivi de grossesse. Et même si nos pays sont proches au point de vue du niveau de vie et de la culture, le suivi de grossesse est bien différent ici, du coup j’ai eu envie de vous en parler.

Toujours passer par le généraliste

Arrivée en Angleterre, il a fallu que je trouve un centre médical proche de chez nous (ça tombe bien, il y en a un à quelques minutes à pied seulement) afin de m’inscrire chez le GP (general practitioner). C’est le médecin généraliste qui vous suivra si vous êtes malade et où j’ai donc inscrit toute la petite famille, en remplissant des dossiers très longs, notamment avec tout notre historique médical à chacun, notre relation à l’alcool (c’est un sujet assez important pour le NHS, équivalent anglais de la sécurité sociale), les vaccinations… En tant que femme enceinte, on m’a donné rendez-vous quelques jours plus tard pour rencontrer mon GP. Ici, une consultation dure 5 à 10 minutes, mais les médecins sont très accueillants, et je trouve moins paternalistes qu’en France. On n’est jamais derrière le bureau du médecin mais à ses côtés, c’est une vision différente de la médecin. Après avoir pris connaissance de mes antécédents, le médecin m’a donné des recommandations (prendre des vitamines prénatales, de l’acide folique, de la vitamine D), m’a fait une prescription pour un médicament que je prenais déjà en France et m’a expliqué que j’allais désormais voir la sage-femme qui vient dans le centre médical toutes les 2 semaines. J’avais donc rendez-vous 2 semaines plus tard avec ma future sage-femme.

 

View this post on Instagram

 

A post shared by Cécile (@parispagesblog) on

Un suivi effectué par les sages-femmes

2 semaines plus tard, j’ai donc rencontré ma nouvelle sage-femme, Sophie. Elle était accompagnée d’une étudiante en dernière année qui m’a fait mes prises de sang, puisqu’ici il n’y a pas de laboratoire d’analyses mais un suivi global. La sage-femme fait les analyses nécessaires et reçoit les résultats. Si personne ne m’appelle, c’est que tout va bien. S’il y a un souci, on appelle la femme concernée directement. Ce premier rendez-vous a été très long puisqu’elle a noté un à un mes antécédents et toutes les informations dans un dossier. Elle a pris connaissance de mes résultats d’analyses réalisées en France, ainsi que de mes échographies. Elle m’a également remis un énorme dossier, celui de l’hôpital puisqu’on nous propose 3 options pour l’accouchement: à domicile, au birthing centre avec des sages-femmes (situé directement dans l’hôpital) ou bien dans une salle d’accouchement d’hôpital, comme on a l’habitude de voir en France. Ne souhaitant pas accoucher à domicile, j’allais donc forcément accoucher soit au birthing centre soit dans une salle de l’hôpital. Le dossier permet de regrouper toutes les informations, aussi bien pour les professionnels de santé que pour les patientes. Il contient désormais toutes mes analyses, mon suivi, mais aussi toutes les questions (et leurs réponses) que les patientes peuvent se poser au fur et à mesure de leur grossesse.

Rendez-vous à l’hôpital

pour être tout à fait sûre que mon suivi peut être réalisé « en ville », la sage-femme m’envoie voir un médecin à l’unité de soins ante natale de l’hôpital de notre ville. Je rencontre donc une semaine plus tard un médecin qui regarde mes différents examens à date, écoute le coeur du bébé, mesure mon ventre… et c’est tout ! hop, pas de contre-indication pour elle à ce que je sois suivie par la sage-femme, retour donc à la case Sophie la sage-femme pour le reste de mon suivi.

Un suivi très peu médicalisé

Ici, on ne s’affole pas franchement… J’arrive à la date à laquelle j’aurais eu en France ma dernière échographie… mais ici il n’y en a que 2. Je tente d’en parler à la sage-femme mais elle m’explique qu’ici il n’y en a que 2 sauf problème de croissance de mon utérus (consciencieusement mesuré par l’étudiante de Sophie toutes les 2 semaines). Car la croissance du bébé et son poids de naissance est basé là-dessus: une courbe générée par ordinateur qui prend en compte la taille et le poids de mes précédents bébés, ma taille et mon poids, mon origine ethnique et surtout la croissance de mon ventre. Si la courbe décroche à un moment, on renvoie la femme à l’hôpital pour vérifier. Lors des rendez-vous, j’ai toujours droit à la petite analyse d’urines, la prise de tension, et des informations en fonction de ma semaine de grossesse. Cette semaine, à 37 SA, je sais que j’ai le droit à un topo sur les différentes méthodes anti-douleur disponibles pour l’accouchement, puisqu’en Angleterre, le taux de péridurale est beaucoup plus faible qu’en France, mais les propositions thérapeutiques sont plus nombreuses. Si entre temps, on a le moindre souci, on appelle la maternité et on vient consulter directement sur place !

La date du terme

Autre petite surprise, ici le terme est fixé à 40SA, et non pas 41 comme en France. D’ailleurs, on m’explique qu’après 40 SA, on propose d’abord un décollement des membranes, puis un déclenchement, mais sauf raison médicale, le choix est donné à la femme qui pourra même aller jusqu’à 42 SA. Du coup, mon terme est ici fixé une semaine avant mon terme français

Laisser les femmes faire des choix pour leur grossesse et leur accouchement

Ma sage-femme m’a demandé assez rapidement de m’atteler à un projet de naissance. Ici, on ne rédige pas son projet de naissance, il suffit d’aller sur le site du NHS et de télécharger le modèle. Il comporte 11 pages et aborde les différents sujets (la péridurale, l’allaitement etc…) avec des cases à cocher mais aussi des grandes cases pour s’exprimer librement si on souhaite ajouter quelque chose sur un sujet plus spécifique.  Par ailleurs, à partir du moment où notre grossesse est considérée à faible risque, les femmes ont un libre choix quant à leur mode d’accouchement. L’accouchement à domicile est mis en avant pour les femmes ayant déjà eu un ou des enfants, ainsi que l’accouchement dans une sorte de maison de naissance, le birthing centre comme je vous le disais plus haut. J’ai pu visiter ce centre et cela ne ressemble pas vraiment à ce que nous voyons en France: des grandes chambres confortables, équipées notamment de grandes baignoires, des canapés lits pour les papas, des accessoires pour aider à une naissance naturelle… car ici point de péridurale ! Votre sage-femme restera avec vous, même si vous devez être transférée à l’étage du dessus où se trouve les delivery suites. Ici, on retrouve l’ambiance de l’hôpital français: des sortes de lits-brancards avec des étriers, une unité dirigée par les médecins… c’est ici que les femmes qui souhaitent une péridurale ou bien qui ont un accouchement à risque accouchent (sont également considérées comme à risques les femmes accouchant avant 37 SA et ayant un IMC supérieur à 30). Les femmes peuvent aussi demander une césarienne dite de confort, ce que font certaines, et qui expliquent le taux assez élevé de cette intervention. On peut cependant changer d’avis à tout moment, les femmes sont assez libres de leurs choix.

 

View this post on Instagram

 

A post shared by Cécile (@parispagesblog) on

La préparation à l’accouchement

Il parait que pour un premier bébé, on est très entouré… pour un 3ème, c’est un peu freestyle ! j’ai dû me battre pour réussir à visiter le birthing centre puisque toutes les visites étaient complètes jusqu’en 2019. Les cours (gratuits) de préparation à l’accouchement sont très variés (hypnothérapie, accouchement dans l’eau etc…) mais également réservés dès 3 mois de grossesse. Finalement, j’ai réussi à trouver un cours de yoga prénatal en dehors de l’hôpital. Je trouve un peu dommage de privilégier ainsi les primipares car au final, j’ai parfois l’impression de revivre une première grossesse ! Pour l’accouchement en lui-même, si j’ai pas mal d’éléments théoriques (par exemple, on a le droit de boire et même de manger, on reste en général 24 heures…), je préfère attendre de l’avoir vécu pour vous raconter !

Au final…

Quand je compare avec mes copines ou bien même avec mes précédentes grossesses, j’ai le sentiment qu’ici la grossesse est quelque chose de beaucoup plus normal, tant pour le corps médical que pour toute la société. C’est à la fois positif ( puisque la grossesse EST un état normal ! ) et à double tranchant: cela a tendance à moins me stresser (je resterai angoissée jusqu’à la fin je crois !) et à ne pas rendre cette grossesse très réelle à mes yeux… car oui j’ai du mal à réaliser que dans quelques semaines, nous serons 5 !

12 Comments

  1. Julesetmoa 14 novembre 2018

    Je trouve ça super intéressant de voir comment cela se passe ailleurs. Pour avoir vécu comme toi 3 grossesses, je trouve aussi qu’elles sont toutes différentes. C’est un éternel recommencement avec certaines inquiétudes en moins

    Répondre
    • Cécile 22 novembre 2018

      c’est dingue comme on oublie en fait ! j’ai l’impression sur plein de choses que c’est la 1ère fois du coup !

      Répondre
  2. Charlotte - Enfance Joyeuse 14 novembre 2018

    Merci beaucoup pour ton retour d’expérience ! C’est super de lire les différences qu’il y a entre nos deux pays pourtant voisins. Tu n’es pas le premier témoignage de future maman qui va accoucher en Angleterre que je lis, et je me rends compte que ce sentiment de « normalité » et de « non médicalisation » est assez présente à chaque fois 🙂 Merci encore pour ce partage !!

    Répondre
    • Cécile 22 novembre 2018

      oui, ici c’est beaucoup plus dans la normalité des choses. Les personnes avec qui je parle de la grossesse en France sont hallucinées des différences entre nos 2 pays culturellement si proches.

      Répondre
  3. anais 15 novembre 2018

    merci pour ce retour et bonne fin de grossesse et gros bisou a vous 4 bientôt 5

    Répondre
  4. Marie 16 novembre 2018

    Je suis d’accord, je trouve super intéressant de savoir comment ça se passe dans d’autres pays.
    Ton blog est une belle découverte que j’ai faite sur Hellocoton 🙂 je reviendrais avec plaisir !

    Bonne continuation.

    Marie.

    http://www.bonjoourmarie.com

    Répondre
  5. Marie 16 novembre 2018

    Je suis d’accord, je trouve super intéressant de savoir comment ça se passe dans d’autres pays.
    Ton blog est une belle découverte que j’ai faite sur Hellocoton 🙂 je reviendrais avec plaisir !

    Bonne continuation.

    Marie.

    http://www.bonjoourmarie.com

    Répondre
  6. WorkingMutti 16 novembre 2018

    Ca fait un peu rêver un suivi toutes les deux semaines. Le projet de naissance aussi, quelque chose de bien ancré dans les moeurs. Dommage qu’on soit très en retard la dessus en France

    Répondre
    • Cécile 22 novembre 2018

      A voir après dans les faits comment ça se passe à l’accouchement… mais apparemment, on me dit qu’ils sont assez respectueux des choix individuels. Je regrette tout de même ma sage-femme parisienne que j’adorais et mon gynéco, une perle !

      Répondre
  7. […] ont toutes été réalisées en France et mes documents sont tous en français, pourtant ni la sage-femme ni le médecin vus au Royaume-Uni ne m’ont proposé de passer une échographie durant mon troisième trimestre… je […]

    Répondre

Répondre à WorkingMutti Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.